Né le jeudi 21 Août 1567 au château de Sales en Savoie, François sera baptisé le 28 Août en l’Église saint Maurice de Thorens où il choisira plus tard d’être ordonné évêque. Soucieux de son éducation, ses parents, Françoise de Sionnaz (mère très pieuse) et de Mr de Boisy, l’envoyèrent dès sa sixième année à l’école voisine de la Roche puis à celle d’Annecy où il va communier et sera confirmé en l’Église saint Dominique. Très jeune, il déclara qu’il voulait être prêtre et demanda la tonsure qu’il va recevoir de Mgr Bagnoréa Gallois de Regard, ami de son père, le 20 Septembre 1578 à Clermont-en-Genevois. Mais Monsieur de Boisy avait un autre projet pour lui. À 15 ans il l’envoya poursuivre les études à Paris au collège de Clermont tenu par les Jésuites. Il y étudia la rhétorique et la philosophie et par choix personnel, le grec, l’hébreu et la théologie. Il s’adonna avec excellence aux arts de noblesse : équitation, escrime, danse. Nous voyons donc qu’il est un jeune homme bien inséré dans la société de son temps. Mais il n’oublie pas pour autant la foi.
En décembre 1586 commence pour François une crise spirituelle qui durera six semaines, au sujet de la prédestination, qui faisait fortement débat tout spécialement depuis la Réforme. François se croit ” prédestiné à la damnation par l’infaillible jugement de Dieu ” ! Il y a là matière à désespoir, mais en janvier 1587, en l’église dominicaine de Saint-Etienne-des-Grès, dans la chapelle de la Vierge Noire, François fait un acte d’abandon total, se remettant complètement entre les mains de Dieu. Alors, il se trouva parfaitement et entièrement guéri.
Au printemps 1588 s’achève son cours des Arts. Après un court séjour en famille, il rejoint Padoue pour y faire ses études de droit. Afin d’entretenir sa vie de foi, il choisit rapidement un père spirituel. Ce sera le jésuite Antoine Possevin, qui ” le confirma dans sa vocation “. Le 5 septembre 1591, il défend avec succès sa thèse de doctorat ès-droit. Il n’a alors que vingt-quatre ans, mais déjà ” il est sûr de lui, parce qu’il est sûr de Dieu “.
Désormais jeune homme accompli, son père lui a obtenu un titre : François devient seigneur de Villaroget. Il l’envoie à Chambéry où François est reçu « avocat au souverain Sénat ». Il lui propose une fille de famille noble. Mais déclinant toutes ces offres François déclare à son père qu’il est résolu de consacrer sa vie à Dieu. Le prévôt du chapitre était mort et Mgr de Granier, avait fait diligence pour obtenir de Rome que la charge vacant fut attribuée au seigneur de Villaroget. François de Sales sera ordonné le 18 décembre 1593 avec pour première charge pastorale, l’évangélisation du chablais qu’il fera avec amour et zèle en développant des tractes portant sa présentation de la doctrine catholique qu’il faisait glisser sous les portes des maisons de cette région alors aux mains des calvinistes. Suite à la mort de Mgr de Granier dont il était le coadjuteur, il reçut la consécration épiscopale le 08 décembre 1602.
Fin prédicateur, il sera invité à prêcher le carême de l’an 1604 à Dijon, ville où il fera la rencontre de la Baronne de Chantal avec qui l’amitié va aboutir à la fondation de l’ordre de la Visitation. Excellent directeur d’âme, il va écrire en 1609, l’Introduction à la vie dévote-entendez la vie chrétienne- dans laquelle il va, par de judicieux conseils toujours actuels, rendre la vie chrétienne aimable, attrayante et accessible aux hommes de toute condition. Avec Jeanne de Chantal, il fonda à Annecy le 6 juin 1610 , la Visitation sainte Marie, un ordre où les Sœurs se livreraient entièrement à l’amour de Dieu et à la pratique des petites vertus d’humilité, de patience et de douceur. Il va veiller à la formation de ses visitandines par des entretiens qui seront recueillis et édité sous le titre des entretiens spirituels. Passionné de l’amour divin, François va écrire le Traité de l’amour de Dieu qui parut en 1616. On retient de lui des lettres de direction spirituelle, des sermons et de nombreuses opuscules. Citoyen et homme d’Église, François va servir son peuple en acceptant des missions et des voyages hors de la Savoie seul ou en compagnie du duc. C’est ainsi qu’en voyageant avec le duc de Savoie, il mourut lors d’un escale à Lyon le 28 décembre 1622. Sa foi, sa vie toute vouée à l’amour de Dieu et au service des autres, et son enseignement feront de lui un saint dont la fécondité demeure toujours actuelle.
David AHOSSINOU, osfs