Créer d’« autres lieux », où se vive la logique évangélique du don…

 

Créer d’« autres lieux », où se vive la logique évangélique du don, de la fraternité, de l’accueil de la diversité, de l’amour réciproque.

Assemblée générale des Oblats de St François de Sales, le mardi 27 décembre 2023. Elle était générale, même si tous n’étaient pas présents pour diverses raisons. Elle était générale même s’il a fallu utiliser une prothèse , visioconférence” car c’était bien l’assemblée générales des OSFS de France et d’Afrique de l’Ouest !

Depuis longtemps la congrégation vit une dimension d’inter culturalité entre Frères de pays différents.

Des Frères français sont partis vivre au Bénin, en Afrique de l’Ouest. Ils posaient pieds, ayant transité par le Sahara le 10 novembre 1987. Mais ce n’est pas en cette date que s’enracine une tradition d’inter culturalité… à la fois richesse et défi de la vie fraternelle. En effet le 12 octobre 1873 Mgr Ravinet, évêque de Troyes, reçut Louis Brisson, Gilbert, Rolin, Lambert et Groperrin dans ce qui allait devenir bientôt la Congrégation des Oblats de St François de Sales ! Ce fut ainsi le jour de la fondation ! L’approbation romaine de la congrégation : arrivera six mois après une audience à Rome où Louis Brisson, et un jeune confrère Lambey seront reçu par Pie IX:  Le  21 décembre 1875

La congrégation apostolique est marquée à sa naissance par cinq marqueurs culturels caractéristiques :  

  1. une congrégation masculine née de la volonté d’une femme la Mère Marie de Sales Chappuis (1793 – 1875).
  2. le cloître qui marque la stabilité fait naître un Institut apostolique marqué par l’itinérance
  3. la congrégation naissait conjointement en France et en Afrique du Sud
  4. la congrégation naissait conjointement en France dans un contexte d’industrialisation naissante et dans ce qu’aujourd’hui nous appelons une culture ouvrière et en Afrique du Sud ( région aux nombreuses ethnies) du côté du Fleuve Orange appelé à jadis Gariep signifie rivière, dans une ère coloniale européenne (allemand  néerlandais et anglais) ! 
  5. une congrégation inspirée par François de Sales qui a baigné dans le choc des cultures  de la renaissance fait de curiosités scientifiques, de développement du livre et des arts, de découverte d’autres mondes (voyages et confrontation, réforme/contre reforme …).

 

C’est dire que l’interculturel fait partie en quelque sorte de l’ADN de notre Institut !

Certes en décembre 1875 le terme « interculturel » j’en conviens, est juste anachronique car ce n’est que dans les années 1970 qu’apparaît en France le concept d’interculturalité.

 

L’interculturalité interroge la terre et le sang ! La terre d’Évangile qui rassemble, le sang de nos ancêtres qui divise, le sang rouge de tous les hommes qui unifie. Dans nos sociétés marquées par l’affrontement, les cohabitations laborieuses entre cultures différentes, le dédain du plus faible, nous religieux, dans un vrai défi, « sommes appelés à offrir un modèle concret de communauté qui, à travers la reconnaissance de la dignité de chaque personne et du partage du don dont chacun est porteur, permette de vivre des relations fraternelles. » [LETTRE APOSTOLIQUE du Pape FRANÇOIS, à tous les consacrés]

Pour vivre de manière toujours plus positive cette interculturalité il est impérieux que soit engagée dans la congrégation, une réflexion sur notre vie interculturelle.

Nommer les différences (même si cela dérange) Soigner les blessures, repérer les déplacements, qui font bouger, avancer ou reculer. Repérer ce qui se vit comme signe de fraternité et de partage, de justice et de paix. Si les modalités du vivre ensemble s’adaptent et s’ajustent, la réalité fondatrice de ce vivre ensemble, salésien, évangélique, et historique est incompressible !  

Père Thierry MOLLARD, osfs

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